Dre Amicie Neyrand : vétérinaire en dispensaire

Bonjour à tous, aujourd’hui nous retrouvons le Dr Neyrand, qui a accepté de nous parler de son expérience en tant que vétérinaire en dispensaire, afin de mettre en lumière ces vétérinaires praticiens souvent inconnus.

Tout d’abord merci beaucoup Amicie pour ta participation au projet Vet’Side ! On va commencer par le début, est ce que tu peux te présenter rapidement, nous dire d’où tu viens et quel est ton parcours initial jusqu’à l’école vétérinaire ?

Bonjour, moi c’est Amicie, je suis diplômée depuis 2016. J’ai fait Toulouse avec une année d’erasmus à Valence en Espagne et ma dernière année à Lyon, en mixte canine-équine. Pour découvrir un petit peu plus l’équine, moins développée à Toulouse, dans l’optique de faire de la canine et de l’équine, mais plutôt en mode “rurale”. J’avais envie d’avoir le côté canine, avec un esprit rural. Le fait de pouvoir ajouter le côté rural où l’on se déplace, où l’on va chez les gens, avec l’équine puisque je me sentais plus proche des chevaux que de la rurale pure. Avec aussi l’envie d’avoir cet esprit rural sans forcément avoir la vie à la campagne un peu trop loin de tout, un petit peu trop isolée. C’était l’objectif avec ma 5A canine équine.

Par rapport à ton erasmus : comment as-tu choisi de faire cet erasmus ?

L’erasmus c’était pour la volonté de partir à l’étranger, parce que je savais qu’avec le métier ce serait compliqué derrière de faire réellement de l’étranger en tant que vétérinaire. En Europe j’étais assez consciente qu’en dehors de l’Angleterre, le métier était moins intéressant dans des pays d’Europe en dehors de la France. On était quand même un pays assez privilégié. Dès qu’on part un peu plus loin en terme d’équivalence de diplôme c’est plus compliqué. Donc l’idée était vraiment de pouvoir profiter d’une expérience concrète à l’étranger, grâce à l’erasmus. Au niveau humain c’était top de partir comme ça à l’étranger. On était trois françaises donc obligées de se dépatouiller toutes seules : l’expérience à l’étranger était chouette au niveau humain. Par contre effectivement au niveau  professionnel, clairement il ne faut pas partir en erasmus en Espagne pour le côté professionnel. Notamment pour le côté pratique qui est inexistant là bas. Ce qui fait qu’on arrive avec plus ou moins de lacunes. Moi c’était pour ma troisième année donc ça va, mais par rapport aux français ils ont très très peu de pratique, en tous cas à Valence, on est essentiellement sur de la théorie en amphi. C’est vrai que là dessus, en Espagne en tous cas je ne conseillerai pas un erasmus, pas uniquement pour le côté professionnel.

Tu parlais tout à l’heure du fait que tu voulais travailler avec les animaux de compagnie en gardant un côté un peu rural. Quand est-ce-que tu as su que tu voulais ce type d’exercice là ?

À l’école dès la première année on fait des stages, en rurale essentiellement. Moi j’étais partie dans le Charolais et j’avais vraiment accroché avec cet état d’esprit. Avec ma famille, qui ne sont pas forcément paysans mais qui ont une vision de l’animal, on va dire un peu plus “paysanne” que citadine, je me sentais plus en adéquation avec les gens que je rencontrais, la manière d’appréhender l’animal. Tout en étant consciente que la rurale, la bovine, je ne me sentais pas capable physiquement et de par le cadre de vie qui était souvent un peu dur, souvent isolé, je savais que je ne le sentais pas, que j’en avais pas forcément envie. Donc très rapidement, j’ai su que je m’orienterai plutôt vers de la canine, en péri-urbain, ou de la canine en version “rurale”, sans le sens péjoratif. J’aime bien le fait que c’est des zones où les gens vont moins aller référer à droite à gauche, du coup on peut “pousser des cas”, s’amuser à pousser un peu plus loin les cas parce c’est nous ou personne car il n’y a pas grand monde autour. Je trouvais ça assez intéressant, tout en ayant une vision de l’animal qui correspondait plus à celle que j’avais : un animal reste un animal c’est pas un enfant, ce genre de choses.

Et à la fin de tes études, quel a été ton premier poste en sortant de l’école ?

Un remplacement en canine en péri-urbain, aux alentours de Lyon. Très chouette. J’ai fait plusieurs remplacements en région lyonnaise essentiellement, à chaque fois sur du péri-urbain ou semi-rural.

Globalement la manière d’exercer me plaisait pas mal. Mais après effectivement est arrivé un côté du métier dont on est de plus en plus conscient pendant l’école mais là on se retrouve seule avec les gens … parce qu’on est enfin véto, et on est seul dans la salle de consultation. Il y avait deux côtés qui me gênaient pas mal ou en tous cas avec lesquels j’étais moins à l’aise. C’était le côté devis et financier : j’étais pas du tout à l’aise avec le fait de devoir tout chiffrer, ce qui est assez logique mais, je ne sais pas si c’est français ou si c’est nous, mais le fait de devoir demander l’argent, de devoir toujours chiffrer, de devoir toujours avoir l’aval des propriétaires, toujours avoir un petit regard de la part des propriétaires genre “c’est cher”, etc et devoir toujours justifier le prix de tout ce qu’on fait qui me pesait pas mal. Le deuxième point qui me pesait aussi beaucoup, pour certains c’est peut-être beaucoup moins grave, mais moi au quotidien ça me fatiguait un peu, c’était le côté où on était “les psy” des gens. Les gens qui viennent alors que les animaux n’ont pas grand chose ou vraiment juste une égratignure. Ils viennent essentiellement pour discuter. C’est vrai qu’il y en a, on est toujours content de discuter avec eux mais moi le but du métier c’est de soigner les animaux pas de soigner les gens, même si l’un va avec l’autre. Mais pas finir par ne soigner que les gens. C’est vrai que ce côté là était un peu fatigant. C’est vrai aussi que c’est une clientèle donc automatiquement on ne peut pas dire tout ce qu’on veut. Il faut quand même être conciliant et même si on considère qu’il n’y a pas besoin de traitement, qu’il n’y a rien, si les gens insistent très lourdement il faut être capable de leur dire avec le plus de diplomatie possible. De temps en temps j’étais un peu fatiguée des gens qui venaient plus pour eux que pour leur animal.

D’accord, et au bout de combien de temps tu as vraiment réalisé que ce type de clientèle là ne te correspondait pas et que tu ne voulais pas continuer à faire ça ?

J’ai fait ça pendant 2-3 ans, des remplas à droite à gauche. Le constat était présent mais sans être arrivée à la conclusion que “c’est pas forcément ça que je veux faire”. C’est à dire que j’étais consciente des points qui me chagrinaient dans une clientèle normale, sans forcément avoir la solution. Car ça fait partie de la clientèle normale, il faut l’accepter, il ne faut pas non plus cracher dans la soupe. Il y avait plein d’autres choses très très bien dans une clientèle normale. C’est vraiment le hasard qui m’a amenée à la SPA (Société Protectrice des Animaux), pas du tout une volonté de dire “ça c’est trop j’en peux plus, je craque, je pars sur autre chose”.

Depuis quand travailles-tu en dispensaire ? …

Deux ans.

… et surtout : c’est quoi concrètement un dispensaire ?

Alors un dispensaire c’est un cabinet vétérinaire réservé aux personnes aux revenus modestes. C’est 100% privé, c’est géré uniquement par la SPA. Il y en a 11 ou 12 en France. D’après les revenus des personnes, on leur demande chaque année de remplir une attestation et de venir avec leur avis de non-imposition. En fonction de leur taux d’imposition, de ce qu’ils déclarent etc chaque année ils doivent revenir avec leurs papiers et ils bénéficient de soins gratuits. Il s’agit d’une participation libre : on essaye de leur faire comprendre que ce n’est pas gratuit d’avoir un animal. Mais l’idée est quand même que chacun donne ce qu’il peut, ce qu’il veut suivant les cas. On leur fait signer également une charte dans laquelle ils s’engagent à ne pas prendre d’autres animaux par rapport au nombre d’animaux qu’ils ont la première fois qu’ils viennent au dispensaire. Et la stérilisation est obligatoire pour tous les animaux s’ils veulent être suivis au dispensaire.

Ça c’est pour le cadre. Ensuite, on est un cabinet, on n’a pas d’examen complémentaire sur place. On est vraiment sur une médecine “de guerre”, j’envoie les analyses de sang en labo. nous à Grenoble on fonctionne avec /O/. J’ai des partenariats avec des vétérinaires de Grenoble qui acceptent de faire payer pour les radiographies et les échographies uniquement les examens d’imagerie sans la consultation associée pour les gens qui viennent du dispensaire, avec un papier que je leur fais comme quoi ils sont bien bénéficiaires du dispensaire. J’ai pas d’examens complémentaires sur place mais j’ai quand même les moyens de le faire. Après de toute façon on n’est pas censé être un centre de référé ou quoi que ce soit. Donc si les cas sont trop compliqués, ils vont chez un vétérinaire lambda. Par contre, on fait beaucoup de chirurgie. Là on est équipé de gazeuse, on est très bien équipé, les locaux sont neufs, on a beaucoup de chance.

Donc voilà, on n’a juste pas d’examens complémentaires. Il y a en projet, mais qui n’est pas encore du tout abouti, la possibilité d’avoir des analyseurs sanguins au dispensaire. Et il y a certains dispensaires lors de dons, soit de vétérinaires autour d’eux, soit lorsque des gens font des dons en particulier en ciblant, en précisant exactement à quoi ils veulent que l’argent serve, qui ont un analyseur sanguin. Mais voilà, on est sur une médecine “de guerre” où l’examen clinique est vraiment fondamental.

On fait beaucoup de chirurgie, de stérilisations évidemment. C’est un peu un des buts de la SPA. Donc tous les matins on est en chirurgie, toute la matinée. Les après-midis je suis en consultation. Les chirurgies on va avoir aussi des chirurgies d’animaux du dispensaire, ça peut être tout type de tumeurs, notamment tumeurs mammaires, des pyomètres, ça peut être tout un tas de chose, des otectomies, des caudectomies, tout ce qui est faisable par un véto grand généraliste. On a des vétérinaires qui nous réfèrent aussi des cas souvent pour des tumeurs ou des pyomètres par exemple, voire de temps en temps des amputations, ce genre de chose. Parce que les gens n’ont pas les moyens de le faire chez un véto lambda. D’habitude ils vont chez leur véto mais pour une chirurgie c’est trop cher donc les gens viennent au dispensaire uniquement pour la chirurgie. Il y a vraiment un peu tous les profils en termes de bénéficiaires : non imposable ça regroupe énormément de gens et de profils.

On est un cabinet, pas une clinique donc on n’a pas le droit de garder les animaux la nuit. Donc quoi qu’il arrive les animaux repartent chez les propriétaires le soir, même les hospitalisations sont des hospitalisations à la journée, on nous dépose l’animal le matin et il le récupère le soir.

Moi je suis également la vétérinaire référente du refuge de Briançon, qui est un peu plus loin. Donc tous les 15 jours à 3 semaines je monte au refuge, pour faire essentiellement l’identification des animaux. Au refuge pour le moment je n’ai pas de salle de chirurgie sur place, donc je ne fais pas de chirurgie mais je vais faire identification, vaccin, des tests de chat (les tests de tous les chatons qu’on récupère), la bobologie, des prises de sang éventuelles, ce genre de chose sur les animaux du refuge. Ça dépend un peu mais on est assez nombreux dans les dispensaires à être aussi le véto du refuge le plus proche, référent. Selon la taille du refuge (moi Briançon c’est tout petit), on a des vétos qui font 2 jours de dispensaire, 2 jours de refuge, ça dépend vraiment de la taille du refuge, des contrats etc.

 J’allais te demander la journée de travail type mais tu as répondu avec la chirurgie le matin et les consultations. Est-il possible pour des étudiants de faire des stages ou des assistanats (entre la 4ème et la 5ème année) dans un dispensaire de la SPA ?

Oui c’est possible ! Les dispensaires qui sont sur des villes où il y a des écoles vétérinaires le font déjà pas mal, notamment Lyon qui est celui que je connais le plus, qui accueille très régulièrement des étudiants vétérinaires. Après il faut être conscient qu’on a un gros gros gros rythme : les journées sont relativement courtes par rapport à un véto lambda parce que nous les horaires c’est 8h30 – 17h30 avec une heure de pause. On a la chance de finir plus tôt, on n’a pas de garde le soir et on ne bosse pas les weekends (samedi dimanche). Par contre les journées sont très très chargées. Nous avons peu de demandes et en période de COVID effectivement en plus en ce moment on n’accepte pas les stagiaires mais en théorie il n’y a aucun problème pour que les étudiants viennent, au contraire. C’est un très bon moyen de se former en stérilisations notamment parce qu’on en fait beaucoup plus qu’un véto lambda.

Tu expliquais financièrement comment ça se passait pour les gens qui viennent au dispensaire,  mais du coup pour les vétos au niveau de la rémunération ça se passe comment ?

Les vétos : tout se fait par la SPA France dont le siège est à Paris, c’est eux qui nous rémunèrent, je suis salariée de la SPA. Globalement on est un poil au dessus de la convention collective : j’ai pas la grille de salaires en tête, je suis très nulle pour tout ça mais quand on débute on est un peu mieux payé que la convention collective et je crois que la courbe s’inverse passés 10 ans d’expérience où là effectivement on passe un peu en dessous. On est très correctement payé, on n’a pas de garde, donc pas de complément de revenus. Quoi qu’il arrive on a la sécurité de savoir que c’est la SPA France, qui a les reins solides, c’est une très très grosse association avec 600 salariés, eux ont de la trésorerie, notamment s’il y a un dégât des eaux sur le dispensaire, s’il y a besoin de racheter quelque chose qui est cassé.

On est une association donc on fait très attention évidemment aux frais : le but est de limiter au maximum les frais, puisque les dispensaires sont déficitaires, même si on pousse au maximum les gens à essayer de participer, on reste quand même très largement déficitaires. Mais la SPA est capable : on sait que notre salaire il n’y a pas de soucis, il va tomber tous les mois.

Tu disais qu’il n’y avait pas de gardes et donc pas de complément de salaire. Vous avez la possibilité si vous vous le souhaitez d’aller faire une activité complémentaire à côté, des gardes dans une clinique ou quelque chose comme ça ?

Je crois oui, il y en a qui le font. Alors je suis pas juriste, il y a une histoire de contrat, moi j’ai un temps plein, je suis aux 35h. Je pense que j’aurai le droit en tant que collaborateur libéral de faire plus de 35 heures mais j’ai une collègue à Lyon qui est en mi-temps au dispensaire et à mi-temps dans un cabinet normal, donc elle fait des gardes dans ce cabinet là. Une autre avant faisait aussi VetADom en plus, en complément de revenus. Mais après il faut voir un peu les statuts au niveau juridique, parce qu’on n’a pas le droit de bosser plus de 35h en temps que salarié. Ça dépend de si tu es à temps plein ou temps partiel, en tant que collaborateur libéral à côté ou pas. La SPA on y est qu’en tant que salarié.

Pour résumer, peux-tu présenter rapidement les points positifs et les points négatifs principaux de cette forme de médecine vétérinaire ?

Globalement on est sur de la médecine de guerre : donc soit on aime soit on aime pas hein ! On est très très libres, de faire ce qu’on veut dans le sens où les gens ne payent pas, en chirurgie effectivement on est libre, c’est plus compliqué pour les examens complémentaires qu’on n’a pas mais tout ce qui est chirurgie ce genre de chose on peut vraiment se faire plaisir et y aller sans contrainte d’argent ou quoi que ce soit. 

C’est aussi humainement intéressant … on a un public très très varié, c’est très enrichissant même s’il faut être conscient que c’est un public qui n’est pas tout le temps facile. Je pense qu’il faut en être conscient parce que je ne suis pas sûre que ça soit adapté à tout le monde. Mais en tous cas c’est des gens avec qui on est très libre de dire les choses : il n’y a pas de rapport d’argent avec eux. Même pour les médicaments, comme notre employeur n’est pas un vétérinaire, on n’a pas le droit de vendre de médicament au sein du dispensaire donc on fait des ordonnances qu’ils vont récupérer en pharmacie. On a vraiment aucun lien d’argent avec les gens, ça permet de pouvoir leur dire franchement les choses. Si on a besoin de le dire. 

On a une qualité de vie : le rapport temps de travail et temps perso est quand même topissime. Finir à 17h30 ça nous laisse quand même vachement de temps en fin de journée, on a tous les weekends. Ça c’est vraiment un gros point positif pour moi.

Je pense que cela ne correspond pas forcément à tout le monde mais pour se consacrer à l’examen, développer son sens clinique plus que des examens complémentaires il y a vraiment moyen de se faire plaisir en dispensaire.

Est-ce que vous recrutez et si quelqu’un a envie de postuler comment ça se passe ?

Alors on recrute à fond, comme tout vétérinaire en France actuellement je pense. Toutes les annonces doivent être sur le site de la SPA dans un premier temps, sur VetoJob aussi. Sinon tout simplement postuler sur le site de la SPA, il doit y avoir l’adresse du service RH pour pouvoir postuler. À Grenoble je cherche un vétérinaire temps plein pour venir bosser avec moi, on recrute aussi. Mais il y a beaucoup d’endroits je sais qu’à Marseille et Toulon ils recrutent aussi. Certains refuges recrutent car ils sont suffisamment grands pour avoir un vétérinaire à temps plein sur place. Ils ouvrent un dispensaire aussi en Guyane, donc ils vont chercher à recruter rapidement aussi par là bas.

Par rapport à toi en particulier as-tu des projets, des envies pour la suite que cela concerne le dispensaire ou ton boulot de véto en général ?

Non, moi là je me fais vraiment plaisir au dispensaire donc je ne me vois pas partir. La SPA offre pas mal d’opportunités de formation donc ce serait plus de me former en comportement pour l’aspect refuge et se former un peu comme tout véto lambda dans tout un tas de domaines. Mais pour le moment pas de projets particuliers si ce n’est espérer que le Covid se termine et retrouver une vie normale …

Comme tout le monde ! 

Oui je crois qu’on a tous arrêté de faire des projets.

Un dernier mot ou conseil pour de jeunes confrères et consœurs ?

Je pense qu’il ne faut pas hésiter à tester pleins de choses et à creuser un peu. Moi je suis tombée sur l’annonce de la SPA vraiment par hasard et c’est là dedans que je m’épanouis vachement. Donc il ne faut pas avoir peur de répondre à des annonces qui changent ou de tester autre chose. Ne pas rester juste avec un constat des choses qui ne vont pas.

Merci Amicie !

Si vous avez d’autres questions pour Amicie, n’hésitez pas à les poser dans les commentaires. Nous ferons éventuellement une seconde interview avec vos questions si nécessaire. 

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